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Le quorum est atteint


Août 2001, Montpellier. Oui, le quorum est atteint, et même dépassé. La conférence internationale que j'organise au palais des congrès de Montpellier - le Corum - du 19 au 22 août pour le compte la Société internationale des Orthoptéristes, est un grand succès et regroupe plus de 200 participants. Le double des congrès précédents! Une quarantaine de nationalités différentes (Russes, Hongrois, Argentins, Brésiliens, Australiens...) représentant les 5 continents sont là. Les universitaires côtoient les représentants de l'industrie phytopharmaceutique et des pays donateurs ainsi que des responsables d'organisations nationales et régionales de lutte contre les criquets. Et bien sûr de nombreux étudiants. En tout une quarantaine de présentations orales et 130 posters pour faire le point des recherches menées dans le monde sur les Orthoptères dans les domaines de la gestion des ravageurs, de la biologie, de l’écologie et de la systématique. Le tout rassemblé dans un numéro spécial de Metaleptea, le bulletin de la Société des Orthoptéristes, que j'ai réussi à faire imprimer juste avant le meeting pour le distribuer aux participants dans leur mallette de congressiste. Au final, pas trop mal pour ma première organisation d'un congrès!

Une partie des participants sur les marches du Corum à Montpellier.

La couverture médiatique de l'événement a dépassé toutes mes attentes: plusieurs articles dans Midi Libre, un article dans le Point, Afrique Agriculture, Les clés de l’actualité junior, plusieurs dépêches de l’AFP, un reportage par la chaîne de télévision FR3, diverses radios : Radio Canada, Radio France International, Radio Bleu Hérault, Radio Vatican, Radio Monte Carlo, Radio Maghreb International, La voix de l’Allemagne... des interviews à la chaine et pour couronner le tout, le 4 septembre, un article de Christiane Galus "Pour combattre les criquets, les chercheurs proposent une force d'action rapide" traite du problème des criquets ravageurs et du congrès et occupe une pleine page du journal "Le Monde". J'avais bien préparé le dossier presse et soigné la communication et les résultats étaient au rendez-vous. Au CIRAD ma direction pouvait être satisfaite... juste un peu estomaquée du succès de l'événement. Je n'allais quand même pas bouder mon plaisir.

A la tribune, pendant la séance d'ouverture.

Les participants dans la salle Einstein au Corum.

Au cours de ce congrès, j'étais spécialement intervenu le 20 août dans le cadre d'un symposium que j'avais organisé sur le thème de la gestion des criquets ravageurs, avec un titre un peu provocateur : Est-il vraiment nécessaire de traiter les pullulations acridiennes ? et une conférence introductive intitulée : Les actions préventives sont-elles possibles? Progrès récents de la lutte contre les criquets migrateurs et pèlerins en Afrique. J'avais réussi à avoir la participation de quelques collègues de talent : Jeffrey Lockwood (Université du Wyoming, USA): Peut-on faire une lutte antiacridienne durable ?, Ralf Peveling (Université de Bâle, Suisse): L'environnement peut-il supporter encore plus de campagnes de lutte ?, Chris Lomer (Royal Veterinary and Agricultural University, Copenhague, Danemark): Quelle est la place de la lutte biologique dans la gestion intégrée des criquets ravageurs ?, et Gary Belowskyi (Université de Notre Dame, IN, USA): Lutte contre les criquets: et si l'on ne traitait pas... quels seraient les avantages ? Beaucoup de questions dérangeantes, mais les conférences, au final, sont aussi faites pour bouger les lignes.

L'étage supérieur du Corum transformé en salle de restaurant pour les congressistes.

Le traiteur Cabiron fit merveille et les compliments furent unanimes.

L'aventure avait commencé trois ans plus tôt lorsque, au détour d'une conversation, un collègue américain de passage avait suggéré d'organiser le congrès à Montpellier. J'avais de suite sauté sur l'occasion, donné mon accord et mobilisé une petite équipe pour la préparation de l'événement: mon assistante administrative, un informaticien pour concevoir et gérer le site internet du congrès ainsi qu'un collègue entomologiste pour préparer l'excursion touristique post-congrès. J'avais de plus obtenu du CIRAD un poste supplémentaire pour une deuxième assistante qui s'occupa spécialement de la communication, des annonces, des mailings... Je disposais également de l'assistance de la documentaliste scientifique en appui à mon unité. L'ensemble constitua ma "dream team" qui se révéla super efficace. De plus, le choix du Corum s'avéra très judicieux. Nous pouvions bénéficier du demi-tarif pendant l'été et, aucun autre événement n'étant prévu pendant la même période, nous pouvions occuper une grande partie de l'espace intérieur: l'auditorium Einstein de plus de 300 places pour les conférences, le vaste hall Pasteur pour l'exposition des posters, tout le niveau supérieur pour la restauration, des petites salles pour les réunions en comité restreint, un bar, des accès internet et pour couronner le tout, le cadre somptueux du Corum au cœur du vieux Montpellier... le rêve!

En discussion avec un journaliste de l'Agence France Presse (à gauche) et avec le Prof. T.J. Cohn, président de la Société internationale des Orthoptéristes (à droite). Au centre, lors du cocktail de réception, je souhaite la bienvenue aux participants et vante les produits régionaux qui sont exposés dans le hall du Corum. J'avais en effet pu obtenir la participation de plusieurs producteurs locaux, de vins, de fromages, d'hule d'olive et autres produits du terroir montpelliérain.

Au plan financier, j'avais pu mobiliser de nombreux sponsors: la région Languedoc-Roussillon, la ville de Montpellier, l'agence français de la francophonie (qui avait financé la traduction simultané, soit 2 interprètes pendant toute la durée du congrès), le CTA* qui avait payé l'intégralité des frais pour 3 participants africains. Et le CIRAD qui avait bien sûr mis la main à la poche. Au final, une organisation au top qui me valu de très nombreux éloges. Tout cela couronnant 3 années d'efforts avec mon équipe pour organiser cet événement scientifique dont on me reparle encore. ​

Des congressistes heureux. A gauche (à table, de droite à gauche): Nick et Elizabeth Jago, Jean et Ted Cohn, David Eades. A droite (à table, de droite à gauche): Jean Roy, Charles Bomar, Michael Sergeev, Alexandre Latchininsky et (debout) Piotr Naskrecki.


En marge du congrès, à l’occasion de la réunion du bureau de la Société des Orthoptéristes, le résultat du vote pour le renouvellement des membres du bureau fut dévoilé et j'eus l'immense surprise d’être élu à l'unanimité président de cette société scientifique, charge que j'ai assumé pendant 4 années à partir de 2005 à la fin du mandat du président en exercice, le Professeur T. Cohn de l’Université du Michigan. Oui, décidément, le quorum fut atteint et largement dépassé au Corum !

Avec Glenn Morris (à gauche) éditeur du Journal of Orthoptera Research, la revue scientifique de la Société internationale des Orthoptéristes. A droite, avec un collègue indien, Parimal Haldar.

Au centre, Elphège Lecoq en grande conversation – en anglais - avec une collègue indonésienne, Mrs Ati Wasiati Hamid, tandis que Christiane discute avec mon assistante.

Ma "dream team": Antoine Foucart, Laurence Schmitt, Frédérique Espinasse, Marie-Christine Lambert et Pierre-Emmanuel Gay.

* CTA: Centre technique de coopération agricole et rurale ACP-UE créé en 1983, à la suite de la convention de Lomé entre les États membres de l'Union européenne et 79 pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (Pays ACP) afin d'accroître leur autonomie dans le domaine du développement agricole et rural.


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