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Au pied du Kilimandjaro

Septembre 1991, Nairobi, Kenya. Je suis là depuis le 14, avec deux collègues du CIRAD, pour participer à un atelier de travail international organisé par l'ICIPE* sur le thème de la mise en réseau des projets de recherche visant à développer, entre les pays affectés par les criquets, des méthodes de lutte respectueuses de l'environnement. Je présente, au nom de deux collègues, deux communications sur le criquet pèlerin, ses habitats et la modélisation de sa dynamique à des fins prévisionnelles. Ce projet de modélisation a commencé en 1989 et le modèle est présenté comme un outil de travail opérationnel en phase finale de test depuis plusieurs mois. Huit chercheurs et 3 techniciens ont été mobilisés à plein temps ou à temps partiel et le succès du projet (sic) est attribué au travail d'une équipe multidisciplinaire possédant des compétences en entomologie, météorologie, écologie et informatique. C'est du moins ce qui figure dans le résumé de ma communication qui fut surtout, au sens propre, une opération de "communication". Nous verrons bien plus tard - en fait en 1997 - que cette phase de test n'a jamais été concluante et que mes collègues se sont fracassés sur ce maudit criquet et cette tentative de modélisation. Mais ceci est une autre histoire.




Avec le professeur Ahmed Hassanali, de l'université Kenyatta à Nairobi, sur le campus de l'ICIPE à Duduville.

Un spécialiste de l'écologie chimique des insectes ayant, entre autre, étudié une phéromone d'aggrégation, le phénylacétonitrile (abréviation PAN) qui gouverne l'instinct de grégarisation chez le criquet pèlerin.







Pour le moment, à Nairobi, ayant quelques jours de disponibles avant notre départ prévu le 22, avec mes collègues nous contactons une agence locale de tourisme pour effectuer rapidement le tour de quelques parcs naturels. Le Kenya est quand même réputé pour sa faune et il serait dommage de ne pas profiter de l'occasion. Nous quittons Nairobi dans un petit bus Volkswagen avec quelques autres touristes et commençons par le parc d'Amboseli, à 200 km au sud.

Vue sur le Kilimandjaro depuis le parc Amboseli.


Ce parc, situé à côté de la frontière avec la Tanzanie, est considéré comme l'un des plus beaux parcs du Kenya. Nous bénéficions d'un accueil dans un splendide lodge au style très britannique de l'époque coloniale. Et surtout, nous sommes au milieu de l’habitat d’une faune extraordinaire. Des animaux par milliers : éléphants, lions, zèbres, antilopes, gnous, girafes... Un spectacle animalier de toute beauté, une lumière magnifique, et le Kilimandjaro enneigé en toile de fond. C'est ici qu'Ernest Hemingway écrivit "Les Neiges du Kilimandjaro" et Joseph Kessel "Le Lion". Mais je pensais d'avantage, à ce moment, à un ouvrage qui faisait mes délices quand j'étais enfant, "Vacances fantastiques au Kenya" de Margaret Ruthin (l'un des pseudonymes de l'auteur britannique Arthur Catherall), dont je possédais un exemplaire édité dans la fameuse bibliothèque "Rouge et Or", une collection française de livres pour la jeunesse.

"Vacances fantastiques au Kenya" de Margaret Ruthin, édité dans la bibliothèque Rouge et Or.




Après 2 nuits passées à Amboseli nous prenons la route pour un autre parc, celui de Tsavo plus à l'est, escorté pendant un moment par des militaires, car une partie de la route longeant la frontière avec la Tanzanie est considérée comme peu sûre. Tsavo est le plus grand parc d'animaux sauvages de toute l'Afrique avec 21 000 km2. Nous en explorons la partie ouest, le long de la frontière, avec toujours le Kilimandjaro en toile de fond et quelques fumerolles sur ses flancs. Superbe spectacle, mais recherche de faune un peu décevante. Notre guide nous entraîne en particulier sur la piste d'un rhinocéros, que finalement nous ne verrons pas. Nous rentrons sur Nairobi après 3 jours de visite. Je ne sais si l'atelier de travail de l'ICIPE a été très utile, mais ce fut une excellente occasion de voir, sans doute trop rapidement, un peu de cette grande faune africaine, habitué que j'étais de l'Afrique de l'Ouest où la faune sauvage est beaucoup plus rare.


* ICIPE: International Centre of Insect Physiology and Ecology fondé en 1970 par un célèbre entomologiste kenyan, Thomas Odhiambo.


Ci-dessous, quelques photos prises dans les parcs d'Amboseli et de Tsavo: lions, éléphants, girafes, buffles, zèbres, gnous, antilopes (impalas...), singes, gazelles de Grant et de Thomson... et toujours, le Kilimandjaro à l'horizon.

Carte de mon rapide périple au Kenya, de Nairobi aux parcs d'Amboseli et de Tsavo.



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