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Ma traversée du Sahel

1978, France. Je viens de rentrer du Burkina Faso (la Haute Volta à l'époque) après presque 3 années passées à étudier les criquets du Sahel. Je me retrouve basé à Montpellier, au GERDAT*, sur le campus de La Valette au nord de la ville. Les bâtiments sont neufs. Le centre est ouvert seulement depuis quelques années. Le fonctionnement est encore bon enfant. Lorsque j'avais besoin d'argent liquide pour effectuer des achats, je sortais de mon bureau du bâtiment 3 pour aller voir, non pas un responsable des services financiers, mais directement le directeur du centre, Raymond Huet, qui me confiait la somme de la main à la main dans une enveloppe. Il me fallait pour cela traverser "le Sahel", surnom du vaste espace en terre non aménagé qui séparait les bâtiments 1 et 3, et qui a depuis été transformé en parking.

A ma table à dessin réalisant les illustrations du "Manuel de prospection acridienne en zone tropicale sèche". Derrière moi, la fameuse desserte mobile Boby en ABS jaune (design Joe Colombo, 1970).

Je consacrais tout d'abord mon temps à la rédaction des publications issues de mes travaux au Burkina Faso et à Madagascar. Mais pendant plusieurs années et jusqu'en 1982, j'allais surtout me consacrer avec quelques collègues, à la rédaction d'un épais ouvrage de plus de 1400 pages: "Le manuel de prospection acridienne en zone tropicale sèche". J'alternais entre les phases de documentation et de rédaction, et la réalisation des illustrations à ma table à dessin. Pas vraiment un travail de recherche et peu de missions passionnantes à l'étranger au cours de ces années. Juste une visite à Dakar pour une réunion de l'OCLALAV* en février 1978 et présenter les résultats de mes travaux au Burkina Faso, et une participation à une réunion technique à la FAO à Rome en décembre 1979. Ces années furent en fait surtout marquées par mes 4 missions d'étude dans l'archipel du Cap Vert, de 1979 à 1982, dont je parlerai en détail ultérieurement. Pour l'anecdote, j'effectuais en 1982 une expertise en Camargue suite à des pullulations de criquets et de sauterelles dans les rizières. Rien de bien dramatique et un peu d'insecticide a suffit à résoudre le problème.


Ma traversée du Sahel dura ainsi plusieurs années ponctuées par la rédaction de diverses propositions de projets de recherche restées sans suite, de courtes sessions de formations en France et en Afrique (au Niger en 1983 et 1984, au Burkina Faso en 1984), de voyages d’étude comme en Australie en 1984. Ce n'est qu'aux alentours de 1985 et de ma première expatriation au Brésil que je commençais véritablement à reprendre une activité de recherche. Il commençait à être temps!

A mon bureau, sur le campus GERDAT de La Valette, travaillant sur les données obtenues au Burkina Faso sur les criquets du Sahel. On notera, au premier plan, les listings informatiques typiques de l'époque ainsi que la machine à écrire IBM à boule. Pas de micro-ordinateurs !

La couverture et quelques pages extraites du "Manuel de prospection acridienne en zone tropicale sèche", rédigé de 1978 à 1981 et édité en 1982 par le Ministère français des relations extérieures.

Au congrès sur la lutte contre les insectes en milieu tropical, Marseille, 13-16 mars 1979. A la tribune assurant la co-présidence d'une session, à gauche, et dans l'assistance, à droite.

* GERDAT, Groupement d'étude et de recherche pour le développement de l'agronomie tropicale, devenu le CIRAD en 1984.

* OCLALAV, Organisation commune de lutte antiacridienne et de lutte antiaviaire, Dakar.


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