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Dans la gorge du Diable

Novembre 1991, Brésil. Mon unité de recherche au CIRAD et le NMA, un centre brésilien de télédétection spatiale, viennent d'obtenir des fonds européens pour conduire un projet de recherche sur un criquet faisant depuis quelques années d'importants dégâts dans les états du Mato Grosso et du Rondonia. Las du climat délétère qui commence à régner au sein de l'unité à Montpellier où la tentative de modélisation du criquet pèlerin n'avance pas, je décide de demander à m'occuper de ce projet, au départ destiné à un autre chercheur. Et c'est ainsi que je me retrouve à la fin de l'année 1991 à effectuer un voyage à Campinas, dans l'état de São Paulo, pour prendre contact avec le NMA et préparer mon expatriation. Evidemment, comme à l'habitude, on m'a flanqué une secrétaire et un autre collègue qui m'accompagnent histoire de faire un peu de tourisme aux frais de la princesse. Et du tourisme, nous allons en faire puisque nous irons passer quelques jours à Iguaçu, logés dans la fabuleux hôtel "das Cataratas", pour visiter les fameuses chutes ainsi que le barrage d'Itaipu, l'un des plus grands au monde.


Je rentre en France le 6 décembre. Quelques mois plus tard, mi-1992, je rejoignais en famille mon poste à Campinas, commençais mes travaux sur ce criquet, allais peu à peu comprendre l'origine de ses pullulations, puis dégager les éléments d'une stratégie de lutte. Sans doute ma plus belle série de travaux. Quelques années après, je crois que certains de mes résultats - allant à l'encontre des a priori et des idées reçues - sont sans doute restés coincés dans la gorge du Diable.

Devant les fameuses chutes d'Iguaçu.

Arrivée à São Paulo: la place de la République et ses abords.

A Campinas, visite du NMA (à gauche) et de mon futur "bureau" (à droite).

Au "bosque do Jequitiba" à Campinas, lieu de futures promenades dominicales en famille, un panneau pour inciter au tri sélectif et un jaguar (Panthera onca) dont j'aurais plus tard l'occasion de voir les traces de près au Mato Grosso.

Les chutes de Foz de Iguaçu. Une visite que je ferai plusieurs fois au cours de mes séjours au Brésil.

L'hôtel "das Cataratas" aux chutes d'Iguaçu et la "Gorge du Diable". A droite l'Argentine, à gauche le Brésil.

A gauche, le point où confluent la rivière d’Iguaçu et le fleuve Paraná pour former une triple frontière naturelle entre l’Argentine, le Brésil et le Paraguay. A droite, le barrage d’Itaipu sur le fleuve Paraná entre le Brésil et le Paraguay: un barrage de 8km de long et 200 m de auteur.

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