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Un discours en arabe ?

Libye, 2003. J'ai reçu une invitation à participer du 12 au 16 octobre au congrès arabe de protection des plantes à El Beïda, à presque 200 km à l'Est de Benghazi,. Le congrès doit se tenir à l'université Omar Al-Mukhtar, la seconde plus grande université de Libye. C'est pour moi une formidable opportunité pour découvrir un pays que je ne connais pas encore. Je suis invité par les organisateurs du congrès à donner une conférence plénière sur l'importance du criquet pèlerin pour la sécurité alimentaire de nombreux pays d'Afrique ainsi que sur le rôle de la FAO dans l'organisation d'une stratégie de lutte préventive contre cette espèce.


A cette époque, avec la FAO, je travaille à essayer de faire, enfin, démarrer le programme EMPRES d'amélioration de la lutte préventive contre ce criquet pèlerin qui représente l'une des principales menaces pour la sécurité alimentaire de nombreux pays d'Afrique. J'ai participé à la conception de ce programme dès 1997. Malheureusement, les fonds ne sont toujours pas là. L'invasion qui va précipiter les financements à partir de 2004/2005... n'est pas encore là. Je me contente donc d'appuier la FAO, et son groupe acridien (dont Clive Elliot est à l'époque le responsable), dans ses tentatives de convaincre divers bailleurs - à commencer par la France - de financer ce vaste programme de plus de 60 millions de dollars dans sa phase 1 de quatre an.

Lors de ma conférence à l'université d'El Beida.


Ma conférence sera publiée cette même année 2003 dans une revue arabe de protection des plantes - The Arab Journal of Plant Protection - éditée à Beyrouth, au Liban. En marge du congrès, naturellement, les organisateurs nous emmènent visiter la région d'El Beïda et ses nombreuses ruines dont celles de l'antique colonie grecque de Cyrène, près de la petite ville de Shahat. On nous fait également passer dans la zone où aurait été tourné le film de Moustapha Akkad "Le Message", décrivant la vie de Mahomet, et réalisé en 1976 avec Anthony Quinn comme acteur vedette. Cette région de Cyrénaïque, englobant Cyrène, est appelée "La Montagne Verte", en arabe Djebel Akhdar. Le paysage y est assez montagneux, les gorges nombreuses et la végétation méditerranéenne rappelle, en plus sec, la garrigue de Montpellier. Sur le trajet, les jeunes "guides de la révolution" qui nous accompagnent sont très fiers de nous faire admirer un magnifique pont suspendu enjambant l'une des gorges où aurait eu lieu un épisode marquant de la guerre d'indépendance contre l'Italie.

Une partie des ruines de l'antique colonie grecque de Cyrène, à une dizaine de kilomètres de la mer que l'on aperçoit à l'horizon sur la photo de droite.


J'assiste bien sûr à la traditionnelle soirée de gala pour la clôture du congrès. Il y a là sans doute 300 ou 400 personnes. De langue arabe bien sûr. Discours divers... en arabe naturellement. J'écoute "religieusement"... sans rien comprendre, car aucune traduction n'est disponible. Cependant, soudainement et dans le brouhaha ambiant, un nom m'évoque quelque chose. Et j'ai rapidement la confirmation que l'on m'attend sur scène pour prodiguer un discours à l'assemblée. Un voisin inconnu, parlant arabe, me fait signe de la main et m'indique le chemin de l'estrade. Les choses sont claires. Impossible d'y échapper. Et je me retrouve ainsi sur le podium, seul, le micro à la main, face à un parterre arabophone et à un animateur de soirée ne parlant également qu'arabe. Que faire ? Un discours en arabe ? Evidemment non. En anglais ? Cela ne me parut pas le plus approprié dans l'ambiance locale. Le français me sembla préférable, estimant y être sans doute plus à l'aise pour m'exprimer. Encore fallait-il trouver un traducteur. Fort heureusement, j'aperçu dans un coin de la salle, parmi l'assistance, un collègue marocain - francophone - et lui demandai de venir à mon aide et de traduire mon discours improvisé. Je pu ainsi remplir ma tâche et, après quelques minutes rejoindre ma place sous les applaudissements chaleureux de l'assistance.

A gauche, trois de nos "gardiens de la révolution" qui nous ont accompagné pour cette excursion touristique organisée par le congrès. A droite, avec des collègues de l'Institut Agronomique d'El Harrach à Alger, dont A. Benzara, deuxième en partant de la droite, et à côté de moi (à l'extrême gauche), Mme Bahia Doumandji-Mitiche.

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